À la veille du début de leur campagne européenne à l’Arena Futuroscope face au Panathinaïkos d’Athènes, nous vous proposons un tour d’horizon de ce qui attend nos Blacks pour leur entrée en lice en 1/16e de finale de la CEV Cup. Et pour en parler, quoi de mieux que la parole d’un homme aux 205 sélections en équipe de France entre 2003 et 2012, finaliste du championnat de France 2007 sous nos couleurs et vainqueur de la Coupe de Grèce en 2010 avec le club au trèfle.
Guillaume Samica fait partie de ceux qui, grâce au volley, ont vécu des aventures aussi enrichissantes sportivement que culturellement. Contacté cet été à l’issue du tirage, l’ancien réceptionneur-attaquant, désormais agent FIVB, a notamment connu des expériences en Italie (Cuneo, Milan, Vérone), en Pologne (ZAKSA, Varsovie, Jastrzebski), mais aussi en Russie, en Argentine et donc…une année en Grèce. Une saison durant laquelle il décrochera le seul titre de sa longue carrière grâce au Panathinaïkos, face au grand rival de la ville : l’Olympiakos.

Le Panathinaïkos club omnisports mythique
Avec 22 titres de champion de Grèce et 6 Coupes de Grèce, le Panathinaïkos s’impose comme l’un des clubs phares du pays. Le dernier titre en date ? La saison dernière, lorsque les « Verts » ont été sacrés champions de Grèce devant leur éternel rival.
Au pays des Hellènes, le Panathinaïkos fait figure d’institution, au volley, bien sûr, mais pas seulement. Le club est également très largement reconnu grâce à son équipe de basket, l’une des plus titrées d’Europe, ainsi qu’à son équipe de football.
« L’année avant mon arrivée, le club était en finale de la CEV Cup (2009). Ils avaient réussi à remplir le gymnase du basket (10 000 places) et les fans de football comme de basket avaient fait le déplacement. »
La capitale grecque est également marquée par une nette division entre le Panathinaïkos, « le club historique du centre-ville, le club du peuple athénien », et l’Olympiakos, « le club du port ». Pour les supporters du Panathinaïkos, « le match important, c’est le derby contre l’Olympiakos, comme Poitiers contre Tours ».
Une rivalité qui se retrouve chaque saison sur le plan sportif, où les deux clubs trustent régulièrement les premières places des compétitions nationales. Mais cette opposition va bien au-delà : « durant le derby, il y a souvent plus de policiers que de supporters ».
Et contrairement à la France, où un joueur peut régulièrement rejoindre le grand rival, la situation est bien différente en Grèce : « c’est très rare de voir un joueur du Panathinaïkos signer chez l’adversaire. Personnellement, dans mon contrat, j’avais l’interdiction d’aller à l’Olympiakos dans les deux ans qui suivaient la fin de mon contrat. »

Une ambiance particulière
« Quand j’ai vu le tirage, au niveau de l’ambiance, j’ai tout de suite pensé à Poitiers et à ce que j’avais vécu en Grèce. À Poitiers, on a des supporters ; là-bas, on a des fanatiques. C’est la plus grande différence en termes d’ambiance. À Lawson-Body le public te porte du début jusqu’à la fin pour t’encourager mais en Grèce ça te fait trembler ».
Mais Guillaume précise que les fans ne se déplacent pas en nombre à tous les matchs du club : seules certaines dates du calendrier sont cochées par le groupe de supporters, comme les derbys, les finales de compétitions ou les grands rendez-vous européens.
Face à nos Blacks, aucune certitude pour l’instant quant à la présence d’une chaude ambiance au match retour, car la rencontre se joue en semaine et nous ne sommes qu’au stade des 1/16e de finale de la CEV Cup.
Mais si le groupe est présent début janvier pour le match retour, « tu joues contre sept joueurs ». Guillaume raconte que, durant certains derbys face à l’Olympiakos, l’ambiance dépassait le rationnel : « J’ai déjà vécu un derby où ils ont débarqué à 300 ou 400, torses nus, en train de fumer des cigarettes dans la salle, avec des lasers, et en insultant l’équipe adverse. Une fois, les joueurs de l’Olympiakos ne sont pas passés derrière l’arbitre mais sous le filet pour éviter de recevoir des objets ou de se faire cracher dessus. »
Nos Blacks sont prévenus : « Si à Poitiers le public te donne chaud au cœur, au Pana ça te donne des frissons. »
Un championnat en évolution constante
Avec une saison dans le championnat grec, Guillaume Samica a pu se mesurer aux différentes équipes et évaluer l’adversité qui y règne. « Dans le championnat, il y a trois ou quatre équipes qui, chaque année, jouent les premiers rôles : le Panathinaïkos, l’Olympiakos, parfois le PAOK Thessaloniki, et depuis quelque temps le club de Milon, qui essaie de rivaliser avec les plus gros. »
Mais l’ex-international fait une comparaison très claire quant aux différences de niveau entre les deux championnats : « Globalement, le championnat français est plus compliqué et plus sérieux. »
La régularité et l’homogénéité de la Marmara SpikeLigue permettent de maintenir un niveau de performance assez élevé. « L’avantage qu’a Poitiers, c’est le niveau chaque week-end : tous les week-ends en France, c’est dur, ça se bagarre pour la gagne. Alors qu’en Grèce, ce n’est pas difficile tous les week-ends ; il y a parfois des matchs qui durent 40 minutes. »
Pourtant, Guillaume préfère rester prudent : « Il y a donc un avantage avec la technique française, son mode de travail et la constance de jeu du championnat. En revanche, le Panathinaïkos peut sortir deux gros matchs. C’est un club qui, sur une confrontation en aller-retour, est capable d’arriver à fond et de mettre 3-0 à tout le monde. »
« Ça peut être un déplacement très piégeux, mais les joueurs de Poitiers sont habitués à l’ambiance. Donc je te dirais 51-49 à Poitiers et 49-51 en Grèce, chez eux. » Un pronostic qui confirme que les hommes de Dan Lewis devront aborder cette double confrontation avec méfiance s’ils veulent espérer rallier le prochain tour.
Sources : L’Equipe, Volleybox


Crédits Photos : Photo d’archive La NR – Centre Presse / Photos Guillaume Samica

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